Château de Montespan
Le château de Montespan et son donjon roman
La seigneurie de Montespan est devenue célèbre par le biais de la Marquise du même nom, favorite du roi Louis XIV pendant plus de dix ans, avec qui elle enfantât sept enfants. Mais c’est à la fin du Moyen Âge (entre les XIIIe et XVe siècles) que la renommée de la lignée des Montespan d’Espagne s’établit grâce à plusieurs grands personnages, illustres hommes de guerre, grands dignitaires civils ou ecclésiastiques.
Les ruines du château, situées à quelques encablures du village, ne peuvent qu’impressionner les visiteurs et témoignent encore de la grandeur passée de la seigneurie. L’élévation des murs est assez bien conservée, parfois sur toute sa hauteur, ce qui confère fière et imposante allure au site. Elle permet d’apprécier l’étendue de cet important complexe fortifié, centre de pouvoir et résidence principale de la puissante famille de Montespan d’Espagne.
On pénètre dans le site par une grand mur d’enceinte circulaire qui protégeait probablement le village aggloméré autour du château. On accède au château par une basse-cour fortifiée, puis, au sommet du relief, à la haute cour avec en son sein plusieurs logis où résidait la famille du seigneur et son entourage. Au centre, se dresse encore le donjon très bien conservé, qui est l’édifice d’origine, remontant au XIIe siècle, autour duquel le château a été progressivement bâti jusqu’au XVe siècle.
Ce donjon, avec ses 19 m de hauteur, présente un excellent état de conservation et est intéressant à plusieurs égards. En effet, ses caractéristiques lui confèrent une vocation plus symbolique que fonctionnelle, typique de l’ensemble des tours romanes rencontrées dans l’ancien comté de Comminges. Tout d’abord, la proportion de la tour est si étroite et étirée en hauteur qu’elle ne pouvait servir de résidence. La superficie intérieure se réduit à seulement 5 m 2 ! Enfin, autre aspect original spécifique au Comminges, la pièce aveugle au rez-de-chaussée, qui servait de lieu de stockage, était accessible uniquement par une étroite trappe, appelée trou d’homme, aménagée dans la voûte en plein cintre. La distribution entre les différents étages se faisait alors à l’aide d’une simple échelle de meunier. La fonction résidentielle étant impossible et celle défensive très limitée, ce type de donjon servait donc uniquement à marquer le paysage afin d’affirmer symboliquement le pouvoir du seigneur.
Montespan par Thibaut Lasnier, guide-conférencier et archéologue
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